lundi 5 mai 2014

Matériau



Thème :   « Artistes, acteurs culturels : sous l’emprise ou dans l’invention des territoires ? »

Sur des territoires  -  dans l’acception la plus large du terme  - de plus en plus préoccupés par une efficience du projet culturel, et ce avec parfois une indéniable finesse d’approche sur la notion d’efficience (forte charge qualitative dans les dispositifs d’évaluation, immixtion réfléchie des valeurs humaines, accueil des complexités spatiales), les postures de l’artiste et de l’acteur culturel font apparaître de nouveaux questionnements.

Car, paradoxalement,  la compréhension fouillée des enjeux de territoire, l’exigence des processus mis en œuvre pour en approcher la nature et tenter de les définir, le développement d’expertises de toutes sortes, ne resserrent-ils pas exagérément pour les acteurs – tous domaines confondus – le champ d’initiative ?

S’agissant d’art et de culture, aires auxquelles création et innovation sont profondément inhérentes, l’affirmation de l’identité et du projet générique de territoire est-il toujours compatible avec la libre initiative et indispensable inventivité des acteurs ? La donnée territoire, envisagée comme un préalable, ne crée-t-elle pas un périmètre à transgresser, afin qu’artistes et opérateurs culturels ne soient pas seulement en devoir d’insérer à la queue d’un processus, un pesant de sensible et de créativité ?

Le projet de territoire, dans sa conception même, dans son élaboration, dans sa possible co-construction avec les habitants n’a-t-il pas à gagner d’une approche artistique dont la puissance de complicité et l’efficience résideraient avant tout dans sa capacité à s’en protéger, revendiquant son caractère exogène et libre ?

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